Nous avions conclu l’éditorial du 2e semestre 2019 en constatant que « depuis plusieurs années, l’offre commerciale ne cesse de diminuer sur l’ensemble des marchés de la Région, sachant que 36% de ces lots disponibles à la vente ont plus de trois ans… »
La crise sanitaire n’a pas arrangé la situation, l’activité en Individuel Aménagé de ce semestre enregistre un coup d’arrêt brutal sur l’ensemble des territoires observés en Nouvelle Aquitaine. Seulement 340 mises en ventes contre 906 au 1S2019, soit -62%., et 764 au second semestre 2019.
Le rythme des ventes ralentit fortement lui aussi (-32% vs 1S2019) avec 653 lots vendus (959 au 1S2019)., et 970 au 2S2019.
Le niveau du stock ne cesse de diminuer passant à 1436 lots disponibles à la vente, contre un peu moins de 2000 lots à la même période l’année dernière, soit -27%.
On observe une certaine stabilité des prix de vente et des surfaces de lots depuis les 3 semestres précédents (94 359€ au 2S2018 ; 98 899€ au 1S2019, 96 588€ au 2S2019), à 97 172€ au 1S2020 pour 603m². Cette stabilité peut s’expliquer par le fait que 98% des ventes sont réalisées par des accédants à la propriété, qui n’ont pas des budgets extensibles mais aussi par un recul des opérations réalisées par rapport aux villes centres.
Tous les marchés aquitains suivent cette tendance, avec toutefois quelques nuances. Concernant la Gironde, il s’agit d’une activité à flux très tendu : 260 lots mis en vente pour 220 lots vendus. Malgré la faiblesse du nombre de mises en vente (-32% vs 1S2019), la demande est toujours importante même si, du fait de la crise sanitaire, elle est en net recul par rapport à l’année dernière (-45% au 1S2019). Bien que l’offre remonte ainsi mécaniquement à 448 lots disponibles, soit +41% vs 1S2019, le marché de l’individuel aménagé sur ce périmètre reste extrêmement tendu puisque les prix des lots vendus enregistrent quant à eux une importante nouvelle augmentation (+17% vs 1S2019) pour une surface moyenne plus petite de 10% par rapport au 1S2019, soit 151 187€ pour 587m².
Le marché landais souffre également avec une baisse de 52% du nombre de mises en vente (60 nouveaux lots ce semestre). Les ventes sont aussi en berne avec 127 lots vendus (-14% vs 1S2019). Et le niveau de stock n’a jamais été aussi bas : 269 lots disponibles à la vente, 12% de moins que l’année dernière à la même période. Les prix de vente chutent de 16% à 73 079€. Mais la taille moyenne des parcelles vendues est quasiment identique à 660m² (-3% VS 1S2019).
Dans les Pyrénées Atlantiques, le marché enregistre lui aussi un ralentissement général : baisse de 52% du nombre de mises en vente (12 lots). Pourtant la demande est bien présente puisque les ventes sont en légère augmentation par rapport au 1S2019 (+22%) avec 71 lots vendus, mais c’est un niveau équivalent à celui enregistré au semestre dernier avec 76 ventes. De fait, le stock diminue fortement (-15% vs 1S2019) avec 226 lots à la vente. Côté prix de vente, la tendance à la baisse observée depuis le début de l’année 2019 se confirme : -5% par rapport au 1S2019 à 76 233€. La taille moyenne des parcelles vendues ne cesse d’augmenter : 863m² (contre 655m² au 1S2019) : on achète plus loin des pôles d’activités.
Enfin, l’activité sur les principaux marchés de Charente Maritime est lui aussi en difficulté avec un effondrement des mises en vente : seulement 8 nouveaux lots mis en commercialisation au cours du 1er semestre 2020, soit -96%. Le niveau des ventes est également mis à mal avec 170 lots vendus (-44% vs 1S2019). Et un niveau de stock qui est quasiment réduit de moitié par rapport au 1er semestre 2019 : 261 lots actuellement disponibles à la vente (-47%). Les prix des ventes enregistrent une baisse de 6% à 62 567€. Mais la taille moyenne des parcelles vendues augmente, passant de 455m² au 1er semestre 2019 à 488m² ce semestre.
Il faut souhaiter que le second semestre 2020 voit un net rebond des mises en vente lié au rattrapage de l’allongement des délais d’instruction durant la crise sanitaire. Dans le cas contraire, la quasi-totalité des marchés de Nouvelle Aquitaine se trouvera à flux tendu comme l’est déjà la Gironde depuis 3 ans, avec l’impact inflationniste sur les prix que l’on connait…