En Nouvelle-Aquitaine, il faut réinventer le modèle de la maison individuelle. - Observatoire Immobilier du Sud-Ouest
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Communiqué de presse

En Nouvelle-Aquitaine, il faut réinventer le modèle de la maison individuelle.

Publié le 16 décembre 2022

Sous la houlette de l’OISO, qui présentait le 20 octobre dernier, les chiffres d’activités du terrain à bâtir, les professionnels de l’immobilier du Sud Ouest se sont interrogés sur l’évolution du secteur. Si 82% des Français rêvent toujours de s’installer dans une maison individuelle, le tableau de ce projet de vie semble s’assombrir. Avec des indicateurs en berne, l’écosystème doit revoir ses paradigmes pour perdurer.

 

Recul des ventes et secteurs en tension

Guillaume Seguy, 1er vice-président de l’OISO, en charge du terrain à bâtir, annonce rapidement la couleur : « les chiffres ne sont pas terribles pour ce premier semestre 2022 ». La baisse des mises en vente est notable et suit la logique de la baisse de production, soit 504 mises en vente au premier semestre 2022. La baisse oscille entre – 48 et – 64 % pour la Gironde, la Charente-Maritime, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. En Dordogne et Lot-et-Garonne, a contrario, les ventes progressent.

« La production globale a été divisée par 4 en 15 ans » analyse Jérôme Banderier (Président UNAM Aquitaine). Pour autant, certains secteurs géographiques maintiennent une activité soutenue : le Sud des Landes, les agglomérations de Pau et Périgueux, la rive droite de Bordeaux Métropole et le Sud Gironde, ce dernier continuant de bien produire du terrain à bâtir. Malgré l’attractivité de son territoire, la façade atlantique, quant à elle, chute en termes de vente et de production.

Il faut dire que l’activité de la maison individuelle souffre d’un contexte local et national contraint : la loi Littoral, le Code forestier et les exigences environnementales obligent à imaginer de nouvelles solutions. Ainsi, l’incidence de la réglementation environnementale (RE2020) et la raréfaction des terrains via la Zéro artificialisation nette (ZAN), font mécaniquement se gripper le marché en termes de prix. S’y ajoute les difficultés d’approvisionnement en matériaux, liée au contexte géopolitique. La crise conjoncturelle entraine une augmentation du coût de la construction (+20%). Selon William Thiriet (vice-président Pôle Habitat-FFB Gironde) : « Nous assistons à un retournement du marché, la maison individuelle devenant un produit de luxe ». Et le phénomène pourrait s’inscrire dans la durée. La maison individuelle était par essence le produit phare de l’accession dans le parcours résidentiel. Il faut s’interroger sur la fluidité et la continuité de ce parcours sans ce premier investissement bénéficiant avant tout aux primo accédants.

Imaginer les logements de demain

Comment favoriser le retour des primo-accédants, contraints de reporter leur projet de construction ou de s’éloigner dans les périphéries ? Les leviers sont nombreux et Juliette Ferreyrol (consultante du bureau d’études Adéquation) invite à une comparaison avec la Bretagne, où les terrains mesurent en moyenne 500 m2 contre 995 m2 dans le Sud-Ouest : « ce qui est compact pour nous est confortable pour d’autres ». La division des parcelles et la compacité des réalisations constituent des pistes pertinentes pour « ramener les familles à Bordeaux-Métropole, souligne aussi Jérôme Banderier, où l’intra-rocade nécessiterait une densification. »

Pour Guillaume Seguy, qui a clôturé les échanges sur une note optimiste, « le retour à la sérénité s’annonce d’ici un an. Le métier va évoluer, des secteurs sont encore à conquérir. Et la division des parcelles augmente de 33% les possibilités de logement ». La construction de son chez-soi reste une priorité pour les Français, 80% d’entre eux estiment toujours que cette solution sécurise leur avenir.